Ce quartier, quelques blocs de rue du Lower East Village, est le seul dans Manhattan dont les rues portent des lettres et non des chiffres. Et il a longtemps été peu fréquentable, voire dangereux. C’est bien simple, sa devise était, non pas celle du Alphabet Street de feu Prince, mais plutôt celle-ci : “Avenue A, you’re All right. Avenue B, you’re Brave. Avenue C, you’re Crazy. Avenue D, you’re Dead !”. Mais n’écoutant que mon courage et certainement mon inconscience… j’ai loué un appart’ tout tordu dans l’avenue C.
À peine arrivés devant l’immeuble, on voyait déjà un mec “comatant” entre deux voitures. Pas mort, juste en train de cuver… Le taxi nous a déposés en nous demandant si on était bien sûr que c’était là. J’ai dit oui, on a payé, on a pris nos affaires et on est monté fissa dans le gourbi, hein, pas la peine de traîner là !
Mais très vite, on a pris nos marques. À part notre rue, laissée temporairement à l’abandon (à l’image de notre appart’ !), les rues de l’autre côté du boulevard principal (Houston Street) semblaient pas mal “boboïsées”. Livrées à la fameuse gentirifcation qui frappe partout dans la Grosse Pomme (comme à Paris d’ailleurs). Les petites rues ont vu s’installer des cafés et des restos branchés, des boutiques de fringues cool etc. Parallèlement aux petites épiceries tradi, les supermarchés bio fleurissent à tous les coins de rue ou presque et on y laisse des fortunes #UnionMarketmaruine!
Les hipsters barbus (pléonasme !) et leurs copines aussi fleurissent à tous les coins de rue. Ils investissent les vieux apparts (au propre, comme au figuré), créent des jardins collectifs, façon campagne à New-York, quoi ! Finalement, malgré notre location un peu scruffy (pas très clean, quoi !) et les soulards bruyants en bas de l’immeuble, j’y aurais bien passé quelques jours de plus finalement, dans cette Alphabet Street…