On avait toujours gros pot en plastique bleu dans la salle de bains. La boîte plate ne suffisait pas, parce que tout le monde piochait dedans. Visage, corps, c’était la crème à tout faire.
Cireuse, difficile à étaler, collante, elle n’avait rien pour elle. Si ce n’est son parfum fleuri poudré (plus tard j’apprendrai qu’il est à base de violette, rose, muguet, lilas et lavande). En bon petit soldat, tous les matins après la douche, avant de partir pour l’école, je l’ai étalée consciencieusement partout et même mon visage l’hiver. Pas le choix, on n’avait que ça (#Cosette). C’était pas la plus chic, mais elle n’était pas chère la Nivéa ! Et comme j’avais la peau hyper sèche, c’était cà ou la gratouille toute la journée. Dois-je préciser qu’à l’époque (#3èmequartdu20èmesiècle), on portait beaucoup de vêtements synthétiques, genre des pantalons en Tergal et autres sous-pulls qui vous faisaient (littéralement) dresser les cheveux sur la tête tellement vous produisiez d’électricité statique au moment de les enlever ;-). Et qui étaient une malédiction pour les peaux sèches.
Quand j’ouvre un pot de Nivea aujourd’hui, c’est comme la madeleine de Proust. C’est toute mon enfance que je vois défiler, je repense aux sous-pulls 100% acrylique :-), à ces bonnes habitudes que m’avait inculquées ma mère, et que j’essaie de transmettre aujourd’hui à ma fille.
Mais l’ado ne veut rien savoir, elle est têtue (pléonasme !). La crème Nivéa ? “Ça date de ton époque…”. Je vous laisse imaginer le sous-entendu. N’empêche, je pense que c’est sûrement grâce à ces plâtrées de crème immaculée que j’ai pu préserver ma peau qui sans cela, 30 ans après, ressemblerait certainement à un vieux parchemin. Alors, merci maman et merci la crème Nivéa !
Et vous, quel est votre premier souvenir beauté ?