Parfums: sang, sécrétions et momies

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De beaux flacons anciens, des raretés

Le parfum ne m’avait pas spécialement intéressée jusqu’à présent. En fait, je croyais ce domaine réservé à une sorte d’élite des journalistes beauté. Elles ne sont carrément pas nombreuses à pouvoir faire des papiers intelligents sur le parfum, quand les magazines veulent bien leur laisser quelques lignes, ce qui est de plus en plus rare. 

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Une audience studieuse et passionnée

J’ai eu la chance d’assister à une conférence d’1h30 au Musée Fragonard, animée par Annick Le Guérer*. Anthropologue, philosophe, historienne, auteure de livres sur l’odorat et le parfum. Une sommité dans ce domaine. Je suis arrivée en retard (ce n’est pas dans mes habitudes) et malgré l’heure (18h30), la petite salle était bien remplie. Le parfum a ses fans, j’y ai même croisé une consoeur.

La thématique du jour était “le parfum des origines à nos jours” et j’ai appris des choses vraiment incroyables, certaines carrément flippantes, mais bon, comme toujours quand il s’agit d’histoire. Ça faisait longtemps que je n’ai pas écrit quelque chose d’un peu historique, ça valait le coup d’attendre… Voilà quelques trucs insolites que j’ai appris.

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La graisse d’ours longtemps utilisée. Pauvre bête.

Le parfum n’a pas toujours été à base d’alcool. Non, non. En fait, de l’Antiquité jusqu’à la Renaissance, on a utilisé la même technique de macération de plantes aromatiques dans de l’huile ou du vin. Hum, ça devait pas être léger, léger tout ça.

À part des plantes, y’avait des choses vraiment gore ! Hum… Âmes sensibles s’abstenir. C’était quand même limite, surtout au Moyen-Âge (période que je déteste !), quand on a introduit des extraits de musc de chevrotin de l’Himalaya ou de civette prélevés sur les animaux vivants. Ces produits sont désormais interdits. Une TRÈS bonne chose ! Mais il y a eu pire que les sécrétions animales. On utilisait aussi leur graisse, leur peau, leur sang. De chiens, de chats, d’ours… Ok, vous êtes prêt(e)s ? Ça c’est off, il paraît que même les livres d’histoire ne mentionnent pas cela (et vous allez comprendre pourquoi), mais toujours au Moyen-Âge, on a aussi utilisé des morceaux de chair de momies égyptiennes et de cadavres de condamnés. Ce genre de pratique a perduré jusqu’au 18ème siècle tout de même !

Je vous avais prévenus que ce serait gore. #Beurk !

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Un vrai cabinet de curiosités

vous avez remarqué qu’aucun parfum ne tient ? Bah, malheureusement, les extraits animaux donnaient du corps aux fragrances, du coup, les jus tenaient mieux sur la peau. Et puis, les molécules de synthèse ont commencé à remplacer de plus en plus de molécules animales et de fleurs. Elles sont forcément plus volatiles. Fragrances allégées=parfums volatiles. CQFD.

J’ai appris encore plein d’autres trucs, mais ils feront l’objet de prochains posts.

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On peut même apprendre à faire sa cologne chez Fragonard

Si vous vous intéressez au parfum et si vous avez envie d’en apprendre plus dessus, je ne saurais trop vous conseiller ces Conférences Olfactives qui se tiennent toute l’année chez Fragonard. la prochaine se tiendra le 2 mars avec pour thème : Accessoires du Parfum et de la Beauté au 18ème. Inscription sur le site shop.auparfum.com (rubrique « Ateliers olfactifs »). Durée 1h30, 15 €. Musée du Parfum Fragonard, 3-5 square de l’Opéra Louis Jouvet-Paris 9ème M° Opéra, Madeleine / RER Auber

Je ne résiste pas à l’envie de vous inviter à visiter ce fabuleux Musée Fragonard, ouvert en 2015. En plus, la visite est guidée et GRATUITE ! Entre cabinet de curiosités et plongée historique. Une vraie et belle découverte.

*Auteur de Le parfum, des origines à nos jours et Les pouvoirs de l’Odeur 

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Un vieil alambic

3 réflexions sur “Parfums: sang, sécrétions et momies

  1. Bonsoir Chantal,
    Je pars souvent en vacances à Cannes.
    Donc il y a maintenant quelques années, j’étais ravie de visiter le musée Fragonard.
    J’ai beaucoup aimé les explications données pour la fabrication des parfums.
    La boutique est très agréable aussi.
    (Il y en a une à Cannes maintenant).
    Mais j’ai un très mauvais souvenir lié à tout ça, en sortant de la boutique mon fiancé à l’époque (mon mari aujourd’hui) et moi somme allés chez Monoprix quelques minutes, c’est pas très loin du musée.
    De retour notre voiture avait été dévalisée avec nos valises et toutes nos affaires…
    C’était mon premier week-end en amoureux depuis mon accouchement.
    Alors attention à Grasse si vous allez chez Monoprix faites attention à votre voiture!

    1. Bonjour Danygi, bon j’espère que cette mésaventure n’a pas totalement occulté votre découverte du Musée qui, comme celui de Paris, doit recéler des pièces historiques très intéressantes. C’est vraiment une visite à faire. Belle journée

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